L’IA dans les enquêtes policières sur les cryptomonnaies 🚔
Pour le meilleur ou pour le pire, les cryptomonnaies sont devenues le centre des activités économiques en ligne. Tant les investissements légaux qu’illégaux en actifs numériques sont liés à cette nouvelle technologie. Les cryptomonnaies ont une nature pseudo-anonyme qui, autrefois, représentait un obstacle pour les enquêtes policières, mais grâce à l’IA, cela n’est plus un problème.
Les cryptomonnaies ne sont pas totalement anonymes. Elles laissent de petites traces numériques pouvant être suivies et analysées. C’est ici que l’IA entre en jeu avec sa cape de super-héros. Cet outil change radicalement la manière dont les autorités traitent les délits liés aux actifs numériques.
L’IA comme outil clé dans les enquêtes sur les cryptomonnaies
Les enquêtes criminelles liées aux cryptomonnaies ont considérablement évolué depuis leurs débuts. Cela est dû à la mise en œuvre de technologies sophistiquées permettant de réaliser des tâches auparavant impossibles à l’homme. Aujourd’hui, toutes ces transactions autrefois intraçables peuvent désormais être visualisées.
Cette capacité unique à analyser et suivre de grands volumes de données a fait de l’Intelligence Artificielle un outil essentiel dans les enquêtes. Les algorithmes d’apprentissage automatique peuvent maintenant identifier et mémoriser des schémas suspects. Ils détectent aussi des connexions cachées entre les adresses de wallets et repèrent des comportements anormaux que nous ne pourrions pas voir.
Analyse de données et surveillance en temps réel
Pour comprendre comment l’IA aide à résoudre les crimes, il faut d’abord examiner les outils utilisés au quotidien par les autorités. Chainalysis est une entreprise de pointe dans l’analyse blockchain. Elle utilise des techniques sophistiquées de machine learning pour relier des entités réelles à une activité on-chain. Elle traite ainsi des millions de transactions quotidiennement, identifiant des schémas impossibles à détecter manuellement.
Selon le rapport annuel du Centre de Plaintes pour les Crimes Internet (IC3), plus de 859 000 plaintes liées à la cybercriminalité ont été enregistrées aux États-Unis l’an dernier. Le rapport évoque des pertes dépassant les 16,6 milliards de dollars, soit une hausse de 33% par rapport à 2023—un record. Sans l’aide de l’IA, prendre en charge ce volume de plaintes serait inimaginable.
Des plateformes comme Chainalysis et Elliptic utilisent des algorithmes capables de :
- Détecter les schémas de blanchiment d’argent : Leurs algorithmes analysent les comportements transactionnels. Elliptic, par exemple, a développé une recherche spécifique utilisant l’IA pour détecter le blanchiment via Bitcoin.
- Suivre les fonds en temps réel : Dès qu’un crime est signalé, l’IA peut suivre les fonds volés en temps réel, même s’ils passent par plusieurs wallets.
- Identifier les liens entre acteurs criminels : Ces outils permettent de cartographier des réseaux criminels entiers, identifiant les connexions entre wallets qui semblent, à première vue, sans lien.
L’impact de l’IA sur la Police d’Investigations (PDI)
Depuis l’intégration de l’IA, la manière dont les polices traitent les affaires impliquant des cryptomonnaies a changé radicalement. Cela se traduit notamment par l’adoption de nouveaux outils d’analyse forensique numérique, de traçabilité on-chain, et d’une surveillance 24h/24 par les Groupes d’Opérations Digitales (GOD).
Amélioration de l’efficacité dans les enquêtes sur les actifs numériques
Les brigades spécialisées ont également commencé à intégrer l’IA pour automatiser la collecte de données OSINT (intelligence des sources ouvertes) et détecter des motifs suspects sur la blockchain. Elles l’utilisent aussi pour corréler des informations issues d’appareils électroniques, réseaux sociaux et transactions financières.
Cette automatisation permet aux enquêteurs de suivre plus rapidement les flux de cryptos et de cartographier les réseaux criminels avec une précision inégalée—ce qui était inimaginable autrefois.
Cas de réussite et résultats concrets des enquêtes avec IA
La PDI a nettement amélioré ses résultats dans des certifications internationales telles que Chainalysis Reactor, en rejoignant des forces régionales avec des polices des États-Unis, de Colombie ou du Mexique. Ces collaborations ont été essentielles pour la saisie d’actifs liés au blanchiment.
En Europe, en particulier en Espagne, des opérations comme “Operación Bonanza” ont prouvé l’efficacité de la combinaison IA + analyse blockchain avancée. Grâce à une collaboration avec la Police Nationale et Chainalysis, près de 21 millions de dollars ou 19,4 millions d’euros ont été gelés et récupérés—issus d’un système Ponzi mondial ayant trompé plus de 50 000 victimes.
Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres où l’IA a permis à la police de gagner une bataille autrement impossible. Grâce à ses capacités opérationnelles, les saisies d’actifs et le démantèlement de réseaux criminels sont aujourd’hui plus efficaces que jamais.
L’avenir de l’IA dans les enquêtes sur les crimes en cryptomonnaies
L’IA apporte de nombreux avantages aux forces de l’ordre, et elle l’a prouvé. Entre détection automatique des comportements de blanchiment, alertes prédictives contre les fraudes sophistiquées via deepfakes, et suivi constant des flux illicites, elle est devenue indispensable.
Mais tout n’est pas parfait. Nous restons préoccupés par les vulnérabilités de ces outils. Comment réagiraient-ils face à des attaques qui tromperaient les modèles ? Et que faire des énormes quantités de données que l’IA manipule ? Ce sont des défis qu’il faudra encore relever.
Quelle sera l’évolution de l’IA dans les enquêtes policières ?
De nombreux experts affirment que l’IA a encore beaucoup à développer, et nous sommes d’accord. Les agences poursuivront un “Modèle de maturité crypto”, évoluant d’une réponse réactive à une approche proactive, soutenues par des partenariats public-privé et des formations partagées.
Par ailleurs, les gouvernements adaptent progressivement leurs cadres réglementaires pour intégrer ces technologies au quotidien. Des cadres éthiques et normatifs promus par l’UNICRI ou l’UE sont des références de bon usage.
L’IA est essentielle aujourd’hui, mais demain elle pourra non seulement arrêter les criminels, mais aussi prévenir leurs actions. Son taux de réussite dépendra toujours de notre capacité à équilibrer innovation, coopération internationale et régulation.